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Lutte contre le diabète au Mali, l’État doit redoubler d’efforts

La prise en charge des diabétiques au Mali se complique du jour au jour alors que le diabète se multiplie en danger d’année en année.  Cette maladie touche plus de 537 millions  de personnes dans le monde et menace beaucoup d’autres si rien n’est fait d’ici 2030. En prévalence, le Mali, 21ème pays le plus pauvre d’Afrique, compte 2,1% des  personnes  riches comme  pauvres et de différents types de cette maladie.

Au Mali, le diabète n’est toujours  pas considéré comme une maladie sociale et sa prise en charge n’est  pas l’une des priorités des autorités  alors que cette maladie est la cinquième qui tue beaucoup de personnes dans le monde entier. Les soins diabétiques sont très chers surtout pour un pays dont la majorité est pauvre. Tous les types du diabète existent au Mali et avec risque. Si certaines parviennent à faire leur prise en charge d’autres à cause de leur état financier ont encore de soucis et appellent l’État d’un accompagnement sans lequel ils perdront leur vie.

Face à cette situation, notre équipe s’est rendue à la maison de la prévention du diabète pour s’imprégner de l’état de la prise en charge des personnes atteintes de la maladie.

À notre première approche, nous avons été en contact avec M. Kalifa Maiga, patient diabétique de type 2 ou diabète des adultes. Parlant de la prise en charge des diabétiques par l’État, il a estimé que seuls ceux qui sont enrôlés à l’Assurance Maladie Obligatoire (AMO) et aux mutuelles bénéficient des largesses de l’État. Ces assurés ne supportent que 30% du coût de leur prise en charge, a-t-il dit.

Notre seconde intervenante, Mme Hadiaratou Maiga, chargée de prévention et d’éducation de la maison de prévention du diabète par ailleurs une personne diabétique de type 1, a estimé que , outre le diabète de type 2 qui apparait à l’âge adulte, une forme (le diabète de type1) touche les enfants qui sont obligés d’être traités  avec de l’insuline tout au long de leur vie. Selon elle, « L’État ne prend pas en charge les enfants en dehors de l’AMO, il y a beaucoup d’enfants qui ne sont pas inscrits à cette assurance alors que l’insuline coûte 4975 FCFA, quelque chose dont on peut utiliser deux flacons par mois plus les aiguilles, je crois que c’est cher car il y a beaucoup de parents diabétiques qui n’ont rien ». Pour les enfants  de 0 à 25 ans dont les parents ne bénéficient pas de l’AMO, leur prise en charge peut se faire grâce à l’ONG Santé Diabète. Quant aux adultes diabétiques, l’Etat ne prend pas en charge leur traitement, regrette notre interlocutrice. Concluant ses propos, elle a lancé un appel pressant à l’endroit de l’Etat afin qu’il prenne 100 %  en charge les traitements et les intrants du diabète surtout ceux des enfants.

La prise en charge des enfants diabétiques par L’ONG SANTÉ DIABÈTE n’est conditionnée qu’à un seul critère d’inclusion qui est l’extrait d’acte de naissance de l’enfant, sinon il y a aucun autre critère. D’après ce qu’elle nous a raconté, le diabète n’est toujours pas considéré comme une maladie sociale, c’est pourquoi « nous nous sommes regroupés en des associations pour avoir plus de force et nous nous lasserons jamais d’aller vers le gouvernement,  qui nous a toujours accompagnées et qui continuera de nous accompagner, pour qu’il s’implique davantage dans cette lutte noble qui concerne chacun de nous tous ».

Au regard de tout que nous venons d’avancer, force est de constater que l’État du Mali ne joue pas pleinement son rôle dans la lutte implacable contre le diabète et la vulgarisation de la prise en charge entamées depuis fort longtemps par ses partenaires notamment  la Fédération Nationale des Diabétiques du Mali (FENADIM), l’ONG Santé Diabète au Mali, la Société Malienne d’Endocrinologie et de Diabétologie (SOMED), l’Association Malienne de lutte contre le diabète (AMLD), l’ONG Walé, ainsi que l’Association des Jeunes Diabétiques du Mali.

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Le diabète, faut-il le rappeler,  est une maladie chronique qui apparaît lorsque le pancréas ne produit pas suffisamment d’insuline ou que l’organisme n’utilise pas correctement l’insuline qu’il produit. L’insuline est une hormone qui régule la concentration de sucre dans le sang. En d’autre terme ce mal est une élévation du taux de sucre dans le sang  manifestant de plusieurs systèmes dont la fatigue intense, la soif abusive, l’envie d’uriner plusieurs fois dans la nuit, la faim insatiable (on mange insatiablement sans pouvoir assouvir sa faim et malgré tout on maigrit) et parfois une plaie incurable

Souleymane COULIBALY