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Mali : Passe d’armes entre pouvoirs législatif et judiciaire

L’arrestation au Mali d’un membre du Conseil National de la Transition, est source d’incompréhensions et de contradictions entre ses collègues parlementaires et les autorités judiciaires.  

Issa Kaou N’Djim, 4ème vice-président du conseil national de la transition, l’organe législatif actuel au Mali, a été arrêté le 26 octobre 2021 pour ‘‘atteinte au crédit de l’État’, et ‘‘troubles graves à l’ordre public.’’

Suite à l’expulsion le 25 octobre par les autorités maliennes du Représentant spécial de la CEDEAO, Issa Kaou Djim a fait une sortie sur les réseaux sociaux. Une vidéo dans laquelle il a sévèrement critiqué l’attitude de Bamako après cette décision d’expulsion du diplomate.

Le procureur à qui Issa Kaou N’Djim a été présenté le 29 octobre dans l’espoir d’obtenir une liberté provisoire, a remis son procès au 3 décembre prochain.

Face à cette situation, les collègues parlementaires d’Issa Kaou Djim ont mis en place une commission ad hoc. Et après quatre jours de réflexion a huit clos sur les textes législatifs, a-t-on appris, cette commission a soumis, le jeudi 4 novembre, une résolution qui a eu la majorité avec 101 voix pour, 7 contre et 5 abstentions.

Le conseil national de la Transition a, dans cette résolution parlementaire, invoqué l’immunité parlementaire pour demander la suspension de la détention d’Issa Kaou Djim.  La réaction du pouvoir ne s’est pas fait attendre.

Deux syndicats de la justice ont répondu au CNT dans leurs heures qui ont suivi le vote de sa résolution. Le Syndicat autonome de la magistrature (SAM) et le Syndicat libre de la magistrature (SYLIMA) ont, dans un communiqué conjoint, rappelé « le principe sacro-saint de la séparation des pouvoirs’’, ‘‘gage d’une justice forte », selon eux.

Si le Conseil National de la Transition n’a toujours pas répondu à la sortie conjointe des deux syndicats, deux autres regroupements de la justice malienne se sont prononcés sur l’affaire.

L’association malienne des procureurs et poursuivants (AMPP) et la Référence Syndicale des magistrats (REFSYMA) ont, dans un communiqué conjoint en date du 05 novembre, ordonné la suspension de la détention du 4ème vice-président du CNT.

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