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MALI : Tenue de la 15eme édition des journées de la BCEAO pour la diffusion des comptes extérieurs

Harouna Soukouné, le directeur national de l’institut national de statistiques du Mali a présidé le 20 décembre 2022, à l’hôtel Radisson Collection Bamako, l’ouverture de la journée de diffusion des comptes extérieurs du Mali au titre de l’année 2021. Le thème retenu pour cette année est « la hausse des prix : origines, impacts et défis ».

Dans son discours d’ouverture le Directeur Général de INSTAT,  M.  Harouna Soukouné a souligné que le Mali subit de plein fouet les effets de la flambée des prix des produits énergétiques et alimentaires au niveau mondial, dont le poids élevé dans les importations participe à la dégradation de la balance commerciale et, partant, du solde global des paiements extérieurs. Selon M. Soukouné  » pour faire face à ces hausses et éviter qu’elles  n’affectent  considérablement le pouvoir d’achat des populations,   le Gouvernement (du Mali)  est amené à ajuster la taxation de ces produits, se traduisant par des pertes de recettes pour le Trésor public ».  Ainsi, a-t-il dit,  il est nécessaire pour l’Etat et le secteur privé de concevoir et de mettre en œuvre des politiques adéquates, permettant au Mali de renforcer sa compétitivité et réduire sa vulnérabilité face aux chocs externes.

S’agissant, des comptes extérieurs comprenant la balance des paiements et la position extérieure globale, sont établis conformément à la sixième édition du Manuel de balance des paiements (MBP6) du Fonds monétaire international  publiée en 2008 qui retracent, pour une période donnée, les transactions entre un pays et le reste du monde.

Selon M.  Konzo Traoré Directeur général de la BCEAO les exportations de biens se sont élevées à 2.693,8 milliards de FCFA, en repli de 2,4% par rapport à 2020, en liaison avec la baisse des ventes extérieures d’or monétaire. Alors pour les importations de biens FOB, c’est-à-dire hors fret et assurance, se sont établies à 2.863 milliards de FCFA, en augmentation de 15,9% par rapport à 2020.

« Ce faisant, la balance commerciale, qui représente la différence entre la valeur des biens exportés et celle des biens importés, est ressortie déficitaire de 169 milliards de FCFA, en dégradation par rapport à 2020 où elle a affiché un excédent de 290 milliards de FCFA. Cette évolution est imputable à la forte progression des importations, parallèlement à la baisse des exportations » a précisé M. Konzo Traoré.

Les exposés de la journée ont été animés par Mme Coulibaly Fanta Sow, responsable étude et M. Sidi Boubacar Touré de la BCEAO.

Mme Coulibaly Fanta Sow, qui donnait des détails sur le thème : « la hausse des prix : origines, impacts et défis », a indiqué  que l’origine de la hausse des prix, qu’à l’instar des autres pays du monde, le Mali a été affecté par la volatilité des cours des produits de base, le ralentissement de l’économie mondiale, la perturbation des chaînes d’approvisionnement et le resserrement des conditions de financement; ajouté à celle des sanctions économiques et financières de la CEDEAO et le mauvais résultat de campagne agricole 2021-2022 (pluviomètre).

Quant aux impactes de la hausse des prix sur le plan macro-économique au Mali, l’aggravation de l’insécurité alimentaire, la hausse de la facture pétrolière et alimentaires et le manque à gagner plus de 200 million de FCFA pour  l’administration fiscale sont entre autre les impactes.

Et M Sidi Boubacar Touré a ressorti des hypothèses pour les perspectives de 2023 à savoir : le ralentissement de la croissance au niveau mondial et inflation supérieur aux normes à  l’échelle internationale ; la  hausse des cours et qualités de l’or ainsi que la stabilité de ceux du coton; fléchissement des cours des produits d’importation comme le pétrole.

Bibatou Coulibaly