Bamako : Ces ‘‘prisonniers innocents’’ de Bollé
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A Bollé, la prison pour femmes et mineurs à Bamako (Mali), les enfants des détenues sont gardés auprès d’elles jusqu’à un certain âge. Des ‘‘prisonniers innocents’’, les appelle-t-on ainsi.
A Bollé, Ils sont actuellement 24 enfants dont 14 garçons et 10 filles Selon studio Tamani qui a été à leur rencontre. Parmi eux certains ont rejoint les lieux avec leurs mères alors que d’autres sont nés là-bas parce que leur mère y a été conduite étant enceinte. Selon Mme Coumba Tangara, directrice du centre, les accouchements sont faits hors de la prison dans les centres de santé les plus proches.
Les enfants quant à eux sont entretenus à travers une crèche au sein de la prison où ils jouent jusqu’à l’âge de 3 ans. Ce, explique Mme Coumba Tangara, grâce aux bonnes volontés car l’Etat n’a pas prévu de ligne budgétaire pour ce cas et la plus part des détenues sont abandonnées par leurs époux : ‘‘L’ONG qui nous donnait les prix de condiments est partie il y a deux ans’’, explique-t-elle.
Une ex-détenue rencontrée par studio Tamani, remet en cause la nutrition des enfants qui, selon elle, ne sont pas dans les conditions idoines : ‘‘La mère et l’enfant se partagent le même sirop parfois. Et surtout imaginez que l’enfant doit être séparé de sa mère’’, dit-elle.
Une fois à l’âge de 3 ans, l’enfant est séparé de sa mère et placé dans un centre d’accueil au cas où la famille de la détenue n’est pas prête à l’accueillir : ‘‘Nous partons vers le juge des enfants qui établit une ordonnance de placement dans un centre d’accueil pour l’enfant. Mais une ou deux fois par mois, le centre en question amène l’enfant (à Bollé) pour qu’il passe la journée avec sa maman. Et quand la maman purge sa peine, nous partons encore vers le juge des enfants pour qu’il établisse une ordonnance de main levée et rendre l’enfant à sa mère ’’, explique Mme Coumba Tangara.
Lindiscret.net