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Bata/Guinée Équatoriale : le malheur d’être Malien

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A Bata, célèbre  ville portuaire et capitale économique de la Guinée Équatoriale, les Ressortissants Maliens se plaignent de l’administration  consulaire à la  fois jugée   »corrompue » et   »laxiste ».  Bamako est interpelée. 

C’est l’Hebdomadaire malien «L’inter de Bamako» qui,  dans son édition du 12 décembre 2022, lève le voile  sur la situation peu enviable des Maliens vivant  à Bata, sur le sol équato-guinéen.  Au-delà  des dénonciations faites par ce canard, nous avons été, par messagerie électronique, au contact de ces Maliens désœuvrés dont certains, par dépit, n’ont désormais qu’une seule obsession : tout abandonner et regagner le bercail.

 »Priez pour nous tous. Et Priez pour ceux sont en prison.  Seul Dieu peut nous sortir de  cette situation », se lamente un compatriote. Sur cette plateforme de messagerie  virtuelle mise en place par les Maliens établis  à Bata, les cris de détresse  se multiplient  face à la chasse à l’homme désormais ouverte contre les étrangers.

La vidéo ci-dessus montre des étrangers à Bata  dont des Maliens en partie, après la prière du vendredi fuyant la police  équato-guinéenne qui les attendait à la sortie  de la mosquée. On y voit certains avec leurs tapis de prières.

Depuis le 20 novembre 2022, les patrouilles de police sillonnent en effet les rues à la recherche des étrangers en situation irrégulière.Entre commerces fermés et arrestations  musclées au  quotidien, les Maliens paient le prix fort de cette opération selon nos informations.

Dans un communiqué en date du 18 juillet 2022, l’Ambassade du Mali en Guinée Équatoriale a invité la communauté malienne à régulariser les documents de séjour avant le 31 août 2022. Une «exigence»  des autorités équato-guinéennes, selon le communiqué de l’Ambassade du Mali basée à Malabo, la capitale politique du pays.

Si des ressortissants maliens dans les autres localités du pays  sont parvenus à se «mettre à jour», dans la province de Bata, beaucoup sont encore dans l’irrégularité pour cause du climat «très délétère»  entre la communauté malienne et le consulat honoraire pourtant appelé à défendre leur cause.

L’hebdomadaire malien («L’inter de Bamako»),  dans sa livraison du 12 décembre 2022, explique qu’à ‘‘Malabo, la carte d’identité consulaire est cédée à 4 500 F CFA contre 7 500 F CFA à Bata’’. Une autre source jointe par lindiscret.net confirme et ajoute que le laissez-passer pour pouvoir rentrer au bercail est de 5000 F CFA à Malabo, mais délivré aux mêmes Maliens à 30.000 FCFA par le consulat honoraire dans la province de Bata. Et même là, c’est un véritable  parcours du combattant, ajoute la même source.  Et le titre de séjour alors ?

Renouvelable chaque année auprès des autorités équato-guinéennes, le titre de séjour coûte, officiellement 400.000 FCFA pour tout étranger. Mais, l’obtenir  sans intermédiaire relève tout simplement du miracle : ‘‘encore à l’heure actuelle, l’argent de certains demandeurs reste bloqué au niveau du Consulat. Il existe de nombreux réseaux et le prix varie selon le réseau, entre 400 et 600.000 FCFA’’, nous indique-t-on avec à l’appui des  témoignages.

 ‘‘La Mafia’’

Une vraie mafia ! C’est ainsi que les Maliens établis à Bata définissent la situation. La principale mise en cause est l’administration consulaire avec, à sa tête M. Mohamed Morba, Consul honoraire et président du Haut Conseil  des Maliens de l’Extérieur. Il occupe ce poste depuis 1996. Et selon nos informations, les occupants du Consulat honoraire ne manqueraient  pas de dire à qui veut l’entendre qu’ils ne doivent leurs  postes à personne:  »Nous nous sommes battus pour qu’il y ait la photo du Président de la Transition affichée au sein du Consulat. Ils disent qu’ils n’ont rien à voir avec les autorités actuelles et les voix critiques font le plus souvent l’objet d’arrestations arbitraires, peu de personnes ont le curage de parler à visage découvert », ajoute une autre source.   D’où le titre de l’Hebdomadaire malien «L’inter de Bamako» :  »Les Maliens de Bata réclament un Consulat général » en lieu et place d’un consul honoraire.

La différence entre les deux est que le premier (le consul général) est nommé par l’État et agit pour les intérêts de l’État pendant que le second travaille à titre de bénévolat. Conséquence : certains cherchent à tirer le maximum de profits de leurs activités dans le pays concerné.

Nos tentatives d’en savoir plus sur cette situation auprès des autorités consulaires sont  restées vaines.

De  son coté, le Haut Conseil des Maliens de l’Extérieur (HCME), par la voix  de son Chargé des affaires sociales et des questions migratoires, M. Mamadou Lamine Bane cité par sunuker.net, reconnait  que la situation des Maliens établis en Guinée Équatoriale n’est pas reluisante. A ses dires, ‘‘au moins 177 personnes ont été touchées’’ suite à la vague d’arrestations  actuellement en cours au pays de Teodoro Obiang Nguema Mbasogo.

lindiscret.net