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Education/Mali : l’étonnant bond de Nafadji II au DEF

Avec zéro admis à l’examen du diplôme d’études fondamentales (DEF) en 2023, le second cycle II du Groupe scolaire de Nafadji se classait parmi les derniers du Centre d’animation pédagogique (Cap) de Djélibougou. En 2024, ce second cycle, dirigé par Mahamar Issouf Haïdara, a fait un bond spectaculaire avec 61 admis pour se positionner premier des écoles publiques du Cap de Djélibougou.

Il est 9 h environ. Nous sommes au Groupe scolaire de Nafadji composé de deux premiers cycles et de deux seconds cycles. Devant la direction du second cycle II est assis un jeune garçon sur le mur qui clôture la terrasse.

Il s’appelle Issouf Diakité. Il est venu récupérer son diplôme du DEF. A l’intérieur, le directeur Mahamar Issouf Haïdara, également coordonnateur du Groupe scolaire, s’entretient avec un parent d’élève venu probablement inscrire son enfant. Quand celui-ci sort, un autre parent d’élève entre dans le bureau pour la même raison que lui. Les préparatifs battent leur plein.

« Nous avons déjà tenu la réunion des directeurs au niveau du Cap. Nous avons également tenu le premier conseil des maîtres. Chaque maître a son emploi du temps. La leçon modèle qui sera enseignée dans toutes les classes le premier jour de la rentrée a été remise aux enseignants. Tout est prêt au niveau de notre Groupe scolaire. Il ne reste que la réparation de quelques tables-bancs qui sont en mauvais état », assure le directeur.

M. Haïdara est très enthousiaste. Pourtant, il avait mine grise en septembre 2023 lorsque nous l’avions rencontré pour parler du mauvais résultat du DEF 2023. L’article que nous avions produit à cette occasion avait été largement diffusé. Cette fois-ci, il est particulièrement heureux de nous entretenir. Son second cycle s’est classé premier des écoles publiques du Cap de Djélibougou.

Tournant décisif

Pour le directeur Haïdara, cette performance de son établissement est le résultat des efforts conjugués. « Le directeur seul ne peut pas faire fonctionner une école. Une école, c’est une équipe constituée du directeur et de ses adjoints. Ensemble, nous avons décidé de dédier les vendredis soir aux devoirs au cours de l’année scolaire précédente. Chaque vendredi, les élèves avaient devoir dans une matière et chaque enseignant surveillait. Personne n’a lâché. Les efforts ont payé. Sur 78 candidats, 61 ont réussi au DEF », rapporte gaillardement Mahamar Issouf Haïdara. « Nous allons continuer avec les efforts », assure-t-il, ajoutant qu’au conseil des maîtres, il a félicité les enseignants et les a encouragés à ne pas relâcher.

« La fierté et la joie nous animent. Les félicitation de la hiérarchie nous réconfortent et nous donnent envie de faire mieux. Lorsque j’ai félicité mes adjoints et leur a transmis les félicitations de la hiérarchie, ils étaient tous contents. Ce que les parents ne savent pas, c’est que nous sentons les premiers le remord après l’échec des enfants. Quand il y a un bon résultat, nous sommes les premiers à être contents avant les parents », souligne le directeur coordonnateur.

Et de continuer : « A la réunion des directeurs, nombreux sont mes collègues qui m’ont demandé ce que j’ai comme secret. Je leur ai répondu le travail. Il faut rester persévérant malgré l’échec. A cause de notre résultat positif, des élèves quittent d’autres écoles pour venir s’inscrire chez nous. A ce jour, j’ai déjà inscrit une dizaine d’élèves qui ont quitté d’autres écoles après avoir eu l’écho de nos résultats ».

« Mes principes sont clairs : je déteste le retard et l’absence non justifiée des élèves. J’ai toujours convoqué les parents d’élèves pour cela et je continuerai à le faire. Pour moi, tous les enseignants sont à la fois directeurs et surveillants, et chacun joue son rôle. Je couvre toujours mes adjoints contre les élèves qui sont pour la plupart moins respectueux », explique M. Haïdara. Cependant, il réitère que la préoccupation majeure de son école a toujours été le manque de clôture du Groupe scolaire.

Yacouba Traoré

Source: l’hbedomadaire malien  »Le Focus »

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